Par KADATH, juin 2008
L’équipage du cargo Cyclops est retrouvé mort, empoisonné par un cuisinier devenu fou… Une mystérieuse caisse a disparu des cales du bateau. Le professeur Peabodie du British Museum disparaît aussi curieusement qu’apparaît un horrible “homme-poisson” dans la Tamise. Quels rapports existe-il entre tous ces faits ? Harry Dickson découvre que la disparition de la caisse est liée à la survivance d’étranges cultes, et ceci grâce à un chercheur du British Museum, un certain Monsieur Derleth (sic). Quelle secte déifie Cthulhu et d’autres Grands Anciens ? L’enquête mènera notre détective dans l’antre de Tsabbatoth que vénèrent des hommes-poissons prêts à tuer pour défendre leur culte… Le tout se terminera bien avec un clin d’oeil final à la série télé The X-Files et ses autres spécialistes de l’étrange !
Pour qui aime Harry Dickson, le personnage du détective spécialisé dans le domaine de l’étrange est fidèlement rendu : imperméable “à la Columbo”, pipe au bec, chapeau feutre, le tout dans le décor d’un Londres qui rappelle aux admirateurs de E.P. Jacobs le légendaire album La marque jaune. Le rythme de l’histoire est soutenu avec intelligence et on ne s’ennuie jamais à suivre Dickson tout au long des quarante-trois planches en couleurs. C’est bel et bien une enquête policière avec piste à suivre, témoignages, visite des lieux ; nous sommes dans une histoire de crimes sur fond fantastique. Le trait du dessin est classique, les couleurs et l'éclairage sont très correct et les phylactères normalement disposés.
Autre point positif : l’humour est présent et les références à l’oeuvre de Lovecraft sont nombreuses. Côté critique, on regrettera un style trop classique, sans audace graphique et sans réelle magie des formes et des couleurs. La statue du “monstre” lovecraftien et les “monstrueux” hommes-poissons sont bien trop empreints d’une naïve difformité de manège de foire qui sera sourire l’amateur de fantastique ! En résumé, une bande dessinée sympathique qui distraira un peu plus d’une heure et trouvera légitimement sa place dans la bibliothèque de tout amateur de HPL.