Jean-Pierre UGARTE est un dessinateur et graphiste français né en 1950 et diplômé de l'Ecole des Beaux-Arts de Bordeaux. Peintre rare, Jean-Pierre Ugarte réside et crée en Béarn sans y multiplier les expositions. Il a accepté de prêter son concours au Salon des arts plastiques de Pau pour aider Gabrielle Furlan à promouvoir une initiative méritoire dans un contexte difficile. C'est l'exception qui confirme une règle de vie fondée sur une farouche indépendance d'esprit, loin du sérail et des coteries artistiques, persuadé d'exercer « presque un métier d'autiste ».
Depuis 1984, l'année de sa toute première exposition chez un galeriste de Montauban, l'artiste vit d'un talent éclos dans la capitale girondine l'année de ses onze ans. Fils unique d'un employé de la SNCF et d'une mère ouvrière d'usine, Jean-Pierre Ugarte fut élevé jusqu'à 8 ans à Urrugne - le berceau familial - par des grands-parents et tantes aimants avant de rejoindre ses parents à Bordeaux où il vécut jusqu'à 24 ans.
Doué pour le français et les arts, il a conservé son oeuvre pionnière : une peinture à l'huile inspirée d'une carte postale de Lugano (Suisse). « Je dessinais tout le temps. J'avais envie de montrer des choses, d'étonner mon entourage ».
Graphiste à la SNPA
De 1961 à 1966, il signe « sans culture mais avec émotion » une quarantaine de tableaux reproduisant un environnement familier et les illustrations du Petit Larousse. C'est sa période « figurative ». La vocation stimulée par l'incommensurable confiance paternelle, Jean-Pierre Ugarte réussit son concours d'entrée aux Beaux-Arts à 16 ans. Jusqu'en 1971, l'Ecole lui enseigne « ce que la peinture véhicule de sentiments contradictoires ». Franc-tireur, l'artiste espère trouver sa propre voie quand l'intelligentsia ne jure que par l'abstrait et le surréalisme. Durant sa deuxième période, il réfléchit au « sens » de sa démarche. Le service militaire accompli, il boucle un Tour d'Europe des musées du Nord, vivant accessoirement de la vente de ses toiles.
Après une furtive expérience de professeur au lycée de Nay (1973-74), il décroche un emploi rêvé de graphiste à la Société nationale des pétroles d'Aquitaine. « La SNPA, c'était l'Emirat du Béarn ! Elle recherchait exactement mon profil. Mon travail était intéressant. J'avais la responsabilité d'un bureau de dessin et de la création artistique ». Il honorera ses fonctions pendant 12 ans.
Une peinture de synthèse
Entre temps, sa carrière a décollé grâce à l'harmonieuse « synthèse » de ses recherches picturales forgées sur l'inné et l'acquis. Ses paysages ne reflètent pas d'intimes tourments mais traduisent l'interrogation de l'être sur ses origines et l'avenir, exprimée par les éléments de la nature à travers des paysages virtuels traversés de visions et de forces antagoniques.
« Je ne suis pas du tout un peintre maudit. J'ai une très belle vie. Dans le processus de création, je suis un autre. J'ai fait du paysage un genre. L'absence de l'homme sur mes tableaux laisse toute la place à celui qui regarde avec sa propre culture, son univers et ses états d'âme. Il y a toujours quelque chose d'un peu monstrueux derrière mes représentations. Ça doit venir des vestiges du mur de l'Atlantique ; la rencontre, sur un même tableau, d'un monde hédoniste et d'une archéologie du futur, des paysages réinventés porteurs d'une menace sourde. C'est un moyen d'être contemporain…» philosophe-t-il sans message.
Jean-Pierre Ugarte peint depuis vingt ans à Pau, dans son atelier du Boulevard Barbanègre. Ce « plateau surélevé », spacieux et lumineux, que les fats nommeraient loft, il l'a aménagé dans un vieux grenier. « A Asson où j'habite, je manquais de vie sociale. J'avais besoin de sentir la ville autour de moi » justifie le citadin.
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