Par KADATH, mai 2008

Découvrez aussi sur le groupe PriceMinister  : humour bd, Achat Maison neuve

Pourquoi Wentworth avait-il lu le terrible Septième Livre de Moïse, bible des sorciers, et quels étaient ses pouvoirs ? Quelle idée eu le pauvre visiteur d’Amos de lire ce livre et de réciter la formule “Aila himel adonay amara Zebaoh cadas Yeseraiie haralius” ?… Et puis quel est ce bruit de lente reptation et ce cliquetis d’os dans la nuit ?…

Les deux auteurs canadiens ont eu l’excellente idée d’adapter une des nombreuses nouvelles commencée par Lovecraft puis terminée par Derleth. Editée à l’origine par Christian Bourgois dans sa célèbre collection à la couverture noire Dans l’épouvante, Le jour à Wentworth doit sans doute plus à August Derleth qu’au Maître de Providence et cela se sent dans la façon un peu théâtrale de finir l’histoire… Olivier Morissette a fidèlement repris le texte édité par Bourgois, on peut même dire “au détail près”. Jean-Marc Saint-Denis a réalisé une bande dessinée entièrement en noir et blanc, probablement à l’encre de Chine pour la plupart des planches ce qui donne un cachet “ancien” extrêmement agréable à découvrir. L’album alterne les planches traditionnelles avec dessins et phylactères aux planches “éclatées” où, parfois le texte, parfois l’image, constitue l’essentiel de la page. Certaines planches illustrent le maudit Septième Livre de Moïse et là, on peut parler de chef-d'oeuvre des pages 26 à 38 : l’auteur fait preuve d’une imagination débridée où les monstres se mélangent aux architectures impossibles. On pense à Druillet mais aussi au génial Schuiten…

Comme souvent lorsque des auteurs de bandes dessinées s’attaquent à Lovecraft, ils placent un cahier de documentation biographique à la fin de l’album ; Le jour à Wentworth ne déroge pas à cette tradition et deux pages finales sont consacrées à HPL. D’après la quatrième de couverture, Jean-Marc Saint-Denis préparait en 2001 une adaptation de L’appel de Cthulhu. Wait and see…