En 1926, avec L'appel de Cthulhu, une nouvelle publiée dans la revue Weird Tales, HPL signe l'acte de naissance officiel de son inquiétante mythologie… Dès lors, dans la plupart de ses histoires, il incluera des éléments “cthulhiens” : citations occultes de livres maudits, noms de dieux et de créatures, lieux interdits, allusion à des événements d'autres nouvelles…
Pour ceux qui lisent l'anglais, il est évidemment conseillés de frémir à ces évocations indicibles en version originale…
Trouver en français des livres estampillés Lovecraft n'est pas si simple ! Au fil du temps, les traductions de Jacques Papy et Simone Lamblin se sont imposées, et chaque éditeur a proposée ses propres anthologies qui n'ont pas facilité la tâche des lecteurs français… Il faut ajouter à cela les tromperies qui ont vu des livres estampillées “H.P. Lovecraft et August Derleth” alors même que ces histoires n'étaient que de la main du second ! L'édition Bouquins de Robert Laffont en trois volumineux tomes est venu remettre les pendules à l'heure, intégrant de nombreux essais et poésies sans toutefois être entièrement complète. Et ce sont toujours les mêmes anciennes traductions…
Au-delà de l'originalité de son œuvre, HPL, épistolier prolixe, a également consigné sur papier sa vie, ses rêves, ses idées, sa vision du monde ; malheureusement, la traduction de cette correspondance est encore plus erratique et reste à ce jour parcellaire…
Depuis les années 2010, on assiste enfin à un renouveau timide dans l'édition lovecraftienne en français. Entré dans le domaine public en 2007, Lovecraft bénéficie de nouvelles traductions par David Camus, Maxime Le Dain ou François Bon, et de nouveaux travaux éditoriaux. Pourtant aucune édition réellement définitive et nouvellement considérée à la lumière des décennies d'études sur l'écrivain ne semble à l'ordre du jour…
Bien qu'il faille attendre 70 ans après la mort des traducteur pour que les textes francophones entrent dans le domaine public, quelques titres sont disponibles gratuitement en format électronique.
On considère que onze récits de H.P. Lovecraft (bien que cette sélection soit tout à fait relative) composent le socle du Mythe de Cthulhu, l'aspect le plus célèbre de l'écrivain : La cité sans nom, Le festival, L'appel de Cthulhu, L'abomination de Dunwich, Celui qui chuchotait dans les ténèbres, Le cauchemar d'Innsmouth, Les montagnes hallucinées, La maison de la sorcière, Le monstre sur le seuil, Dans l'abîme du temps et Celui qui hantait les ténèbres. L'appel de Cthulhu est incontestablement le texte à lire pour découvrir ce Mythe. Cette nouvelle est devenu emblématique de l'oeuvre de HPL, la pierre angulaire de sa carrière littéraire. Le titre même de la nouvelle, empli de mystère et de fureur, est devenu l'étendard de l'univers de Lovecraft.
Ceux qui préfèrent découvrir son oeuvre autrement pourront se tourner vers La couleur tombée du ciel (1927), l'un des chefs-d’œuvre de l'auteur et de la littérature fantastique. On pourra également se plonger dans les “révisions” de HPL, c'est-à-dire ses travaux de nègre littéraire, principalement dans le domaine du fantastique.
Le Maître de Providence a également rédigé à l'aube de sa carrière de nombreux textes courts que l'on peut qualifier de poèmes en proses. Par la suite, on a parlé de “Contrées du Rêves” pour désigner de manière simplifiée l'univers onirique de fantasy dans lesquels ils se déroulent. Quatre textes mettant en scène le personnage de Randolph Carter ont été réunis sous le titre Démons et merveilles dont l’œuvre maîtresse est la novella La quête onirique de Kadath l'inconnue (aussi traduite sous le titre A la recherche de Kadath).
Bibliographie établie sur le site Sens critique qui va de 1896 à 1923 reprenant 33 références avec couvertures des editions. http://www.senscritique.com/liste/Lovecraft_la_chronologie_des_oeuvres/1469403#page-2/
Il est à noter que les traductions françaises n'ont que peu changées depuis des décennies et certaines sont aujourd'hui contestées voire décriées. L'oeuvre de HPL étant maintenant en France dans le domaine public, va-t-on voir de nouvelles traductions plus proches du texte d'origine ?