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L'histoire ?

Une "chose" se réveille dans la pénombre d'un château ne sachant pas qui ou qu'est ce quelle est et ne comprenant pas ce quelle fait là. Elle parvient à remonter à la surface, à sortir au grand jours et elle se retrouve dans une salle de réception immense remplie d'invité bourgeois (le genre bal mondain). Dès que la chose pénètre dans la salle, les invités s'affolent et partent en hurlant. La chose se demande alors qu'est ce qui peut les effrayer à ce point. Elle comprend par la suite, en observant son reflet dans un des miroirs de la salle, quelle n'est qu'un tas de chair décomposé immonde et bien quelle soit une "chose"...elle comprend vite que c'est elle qui à fait fuir tous ces gens.
Elle décide donc de errer sans jamais paraitre au grand jours, comme toute "chose" qui se respecte.

J'ai adoré cette nouvelle aussi et en résumant je ne vois vraiment pas le lien qu'il pourrait y avoir avec le Mythe. Une connaissance m'affirmait le contraire et mon point de vu est confirmé, merci bien.

Bonjour,

A mon sens, il existe bien une distinction entre le "mythe Cthulhu" et les récits pour la plupart antérieurs, même si on peut se perdre dans des discussions byzantines pour scinder ce qui fait partie du mythe et ce qui n'en ressort pas (mais j'adore ce genre de discussions et suis tout prêt à définir ma propre liste de ce que je considère comme faisant partie du mythe ou non, car certains faisceaux de critères cumulatifs permettent à mon avis de cerner ce qui fait la marque distinctive des nouvelles du mythe Cthulhu - ou "Yogsothoteries", comme les appelait HPL).

Maintenant, j'aime chacune de ces deux catégories, et je pense aussi que la personnalité de HPL s'inscrit dans chaque nouvelle ou poésie qu'il a écrit. Donc tous ces textes, quels qu'ils soient, se rattachent tous à un dénominateur commun : "Le reclus de Providence".

Ceci dit, il ne m'a pas semblé qu'il puisse exister une corrélation directe entre "Je suis d'ailleurs" et... par exemple, "L'abomination de Dunwich". Ainsi, dans le mythe de Cthulhu, HPL nous décrit un monde cerné par le mal à une échelle collective ("cosmique", comme il aimait le dire). En revanche, le sort du malheureux héros de "Je suis d'ailleurs" est tout à fait individuel. Est il besoin de préciser que ce héros n'est autre que HPL lui même, qui a vraissemblablement écrit cette nouvelle pour exprimer son désespoir face à l'incapacité dans laquelle il se trouvait de pouvoir s'assimiler à l'humanité qui l'entourait ? (échec de vivre comme un "vulgum pecus", de fonder un foyer, d'occuper une position sociale mieux acceptée du commun des mortels,, de pouvoir se vanter d'avoir acheté une Ford T, de supporter son équipe de base-ball locale ou de se réjouir d'avoir reçu une prime en fin d'année sur sa feuille de paye ?). En revanche, dans le mythe Cthulhu, HPL semble se ranger du coté de l'humanité et appréhende une menace qui pèse autant sur lui que sur cette dernière.

Reste un vague point commun : le désespoir, le destin inexorable,du héros, le fait que, quoi qu'il entreprenne, tout finira forcément mal.

Mais j'adore ce texte, à mon avis visiblement écrit sur le mode d'Edgar Poe par ses aspects extrèmement macabres.

Une lecture audio que je trouve parfaitement excellente :
http://www.youtube.com/watch?v=iI7-Dp7kBqg

Et au passage une hypothèse quant au mystère de la nouvelle :
http://www.epberglund.com/RGttCM/nights … 16nf02.htm