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Je voulais écrire sur le fil consacré au BD pour dire que je pensais (de façon purement subjective, je n'ai pas vraiment réfléchi sérieusement au sujet) que cette forme de représentation était l'une des plus inadaptée à rendre la fiction d'horreur lovecraftienne, mais je me vois contraint d'écrire plutôt ici : comment diable peut-on imaginer rendre Lovecraft au théâtre ? Cela me dépasse. Cela dit c'est peut-être très réussi, mais cela ne peut l'être qu'en étant d'une très grande originalité, car je ne vois pas comment le théâtre classique peut rendre ce que l'on ressent en lisant Lovecraft.

Ou alors, on pourrait concevoir une représentation théâtrale au premier degré où l'on jouerait du Lovecraft comme on jouerait — puisque nous sommes en Espagne — un auto sacramentales. En fait, j'en sais rien, je me rends compte que j'écris pour ne rien dire... Comme quoi cela m'intrigue et tu m'as donné envie d'en savoir plus

Parfaitement, les photos de la pièce dans la galerie sont à ce sujet intéressante car avec peu de moyens et un trucage à la "Mélies" (une simple images rétro-projetée) les braves gens de la CCC ont put visiblement recréer Innsmouth et Newburyport.

Voir notamment les photos 9 (la bibliothèque) , 13 (la ville), et la 20 (la chambre) citée par le Gabier dans [url]http://www.clasicadecomedias.com/Fotos/ … index.html[/url]

Encore du théâtre lovecraftien... Et moi qui disait que ça ne pouvait pas marcher, visiblement, nombreux sont ceux qui ne pensent pas du tout pareil.

Toujours du théâtre lovecraftien... Eh ben, ça n'arrête pas !

Le site de la compagnie théâtrale qui prépare ce projet est down aujourd'hui. Je ne sais pas ce que cela veut dire (déjà un projet abandonné ?).

En attendant, voici ce que l'on peut lire sur leur page Facebook :

Sinon, ils ont besoin de 5000$, ils en ont... 260

Le théâtre est une convention, une sorte de contrat passé entre le public et la troupe. C'est un peu comme le "on dirait que" du temps où nous étions enfants. Il est donc très possible de remplacer un monstre par le jeu. Ainsi, des acteurs peuvent jouer la peur comme s'ils voyaient un monstre alors que celui-ci reste en dehors de la scène (et de la vision du public, donc). De même, un simple mannequin de grande taille revêtu d'un imper informe et couché sur le sol avec un peu de liquide vert peut très bien suffire pour représenter le cadavre de Wateley.

Bien sûr, ce jeu avec la convention théâtrale a aussi ces risques. La plupart de la production scénique aujourd'hui ne tient que son abus maniaque et son extrapolation. Un mouton en peluche peut être un troupeau de moutons (cf. la mise en scène d'Il ritorno d'Ulisse in patria de Monteverdi par Jean-Pierre Ponnelle pour la version Nikolaus Harnoncourt de Deutsche Grammophon (l'opéra est identique au théâtre de ce point de vue) ; un canard en plastique rose brandi par un acteur en uniforme napoléonien ne peut pas être une maison, une poupée gonflable bleue posée sur une moto, une forêt en flamme, un basketteur noir avec un sac à main, Wotan, etc. Or, ces aberrations sont de plus en plus répandues, pour ne pas dire hégémoniques aujourd'hui...

Si Lovecraft devient un classique du théâtre, je mise gros que l'on verra un jour une femme en peignoir sur un cheval à bascule en guise de Cthulhu et cinq drag queens chantant en chœur du Schubert en wolof pour jouer Randolph Carter.

Last edited by Schizodoxe (2011-08-13 14:39:46)

c'est bien d'entretenir l'univers et la mémoire d'HPL à travers le théâtre.

Cela a été fait il y a quelques années sur Lyon, c'était une adaptation de L'appel de Cthulhu. A ma grande honte je l'ai loupée... Depuis je désespère de voir l'expérience se réitérer!
Adapter HPL au théatre est un vrai défi, ça doit pousser la créativité très loin. Si un jour j'avais l'opportunité d'y participer, je foncerais sans hésiter.

Last edited by Lucifer Sam (2011-11-05 14:34:37)