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Je compte faire l'acquisition du livre "Carmilla" de John Sheridan Le Fanu
J'aimerais savoir si quelqu'un l'avait lu et s'il pouvait me dire ses impressions
pour ceux qui ne connaitraient pas voici un petit résumé : >>> ICI <<<
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Je compte aussi essayer de trouver "Dracula" de Bram Stocker
après tout c'est le vampire le plus populaire qui soit, ce sera intéressant de lire le premier ouvrage sur celui-ci
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Pour ce qui est de Dracula de Bram Stocker, le côté érotique n'est pas au rendez-vous. Cet aspect est plus marqué dans le film de Coppola que dans le livre en lui même. Mais l'érotisme n'est pas un passage obligatoire dans une histoire de vampire, regardez Nosferatu .
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Pas tout à fait d'accord. L'aspect érotique est quand même présent chez Stoker, même s'il est moins marqué. (Et dans "Nosferatu", c'est plutôt le monstre qui est victime de son attirance pour la jeune femme.)
Mais "Carmilla" est probablement la plus belle histoire de vampires jamais écrite. Et Le Fanu est aussi le véritable créateur du personnage de la vampire lesbienne, et sans doute aussi de celui du "détective de l'étrange". Malheureusement, HPL semble ne avoir jamais lu cette nouvelle, même s'il cite LeFanu dans son essai sur l'horreur surnaturelle en littérature.
Jean Alain M.
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Oui, disons que l'érotisme est certes présent dans le roman de Stoker et les films qui s'en sont ensuivis... Mais le seul à ma connaissance (enfin, je ne les connais pas tous) qui a été tenté de donner dans la vulgarité sexuelle pour être au goût du jour, c'est Coppola (le loup-garou qui viole Lucy là où Dracula est seulement sensé la sucer... c'est gratuit et racoleur commme attitude). Sinon, dans son remake de "Nosferatu", Werner Herzog aussi : il fait tout pour que Klaus Kinsky ait vraiment l'air de prendre un orgasme en suçant Mina. De plus, on le présente parfois plus comme un personnage pathétique qu'un monstre - je préfère de loin la version originale... mais c'est le cas de l'immense majorité des remake au cinéma.
Pour en revenir à "Carmilla", l'impression que j'en ai retenue était un peu décevante... mais cela fait longtemps que je ne l'ai plus lu. Bof ! Le coté "lesbien" a surtout été magnifié par Roger Vadim et son film. En soi, l'histoire comporte l'atmosphère propre aux récits victoriens dans les années 1870... C'est intéressant, délicat, romantique à souhait ... mais pour quelqu'un qui chercherait une histoire d'horreur en revanche, il ne faudrait pas trop compter dessus...
Il n'y a rien d'étonnant à ce que HPL soit resté indifférent à ce roman... l'histoire de deux femmes... Il écrivait que pour lui, l'atmosphère déterminait la qualité d'une vraie fiction d'horreur, et il croit la trouver dans un récit vampirique aussi subtil que "La tante de Seaton" et surtout dans "Les Hauts de Hurlevent", ce qui m'a toujours un peu étonné dans ce dernier cas, car on ne peut pas dire de lui qu'il était un romantique... Il faut croire qu'il n'a pas trouvé cette atmosphère qu'il affectait tant dans "Carmilla".
"La guerre a dévoré mon fils... les yankees ont dévoré Carfax par le feu... Pourquoi un de la Poer ne dévorerait il pas des nourritures interdites ?"
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Il n'y a rien d'étonnant à ce que HPL soit resté indifférent à ce roman... l'histoire de deux femmes... Il écrivait que pour lui, l'atmosphère déterminait la qualité d'une vraie fiction d'horreur (... ) Il faut croire qu'il n'a pas trouvé cette atmosphère qu'il affectait tant dans "Carmilla".
Peut-être... Mais il y a quelque chose qui aurait pu le séduire, dans l'atmosphère "onirique" de ce récit, dans son alternance de la banalité diurne et de cauchemar nocturne (comme un peu dans "La Maison de la Sorcière")... Je reste quand même étonné du peu de cas qu'HPL fait de ce maître de la "ghost story" moderne, au point ne pas citer UNE SEULE de ses oeuvres dans "Supernatural horror...". Je ne peux que soupçonner que celui-ci n'avait encore rien lu de lui à l'époque où il commençait son étude, et qu'il aura négligé de corriger ce chapitre lors de la révision finale...
Jean Alain M.
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Oui en effet HPL ne semble pas du tout attiré par les nouvelles de Le Fanu. Pourtant il accorde une place à Montague Rhodes James, qui se déclarait son élève. Mais les textes de Le Fanu... trop de ghost-story s'inspirant de légendes irlandaises, pas vraiment le style de HPL. J'ai pourtant de la sympathie, non pas pour Carmilla, roman de vampires lesbiennes n'ayant rien de spectaculaire en soi. En revanche, je trouve que "Schalcken le peintre" a ce côté diabolique et mystérieux qui fait que je prends toujours beaucoup de plaisir à le relire.
"La guerre a dévoré mon fils... les yankees ont dévoré Carfax par le feu... Pourquoi un de la Poer ne dévorerait il pas des nourritures interdites ?"
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dans la lignée "vampire", je conseille MELMOTH, de charles robert maturin, qui sans être explicitement un vampire, est un être romantique, qui est frappé d'une malédiction : l'éternité.
Certes, si on apprécie le fantastique gothique -je crois que le texte a été écrit en 1820. Mais le roman me semble bien long. De toute manière, je crois que le fantastique apparaît vraiment, hors quelques curiosités, avec Edgar Poe. Mais j'ai été surpris de certaines nouvelles précédentes -je ne saurais plus dire lesquelles, si ce n'est en septembre 1821 la nouvelle de Charles Nodier : Smarra ou les Démons de la nuit. Avec ce texte, Nodier marque une révolution entre le fantastique gothique à la Radcliffe et le fantastique du XIX° siècle, qui a su se détacher du grotesque de ce dernier.
"La guerre a dévoré mon fils... les yankees ont dévoré Carfax par le feu... Pourquoi un de la Poer ne dévorerait il pas des nourritures interdites ?"
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J'ai pourtant de la sympathie, non pas pour Carmilla, roman de vampires lesbiennes n'ayant rien de spectaculaire en soi.
Rien de spectaculaire certainement. C'est plus subtil que ça. Mais "Le familier", "Mr Justice Harbottle", et surtout "Le thé vert" sont également remarquables. Ses contes basés sur le folklore irlandais comme "Le fantôme de Mme Crowl" ont bien du charme aussi.
Je suis tombé sur un article qui évoque les raisons de ce "rendez-vous manqué" entre HPL et Le Fanu : wormwoodiana.blogspot.com/2010/10/lovec … -fanu.html
Jean Alain M.
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