Forums HPLEU

Des exemples de ses diatribes racistes, il y a à la pelle dans sa correspondence, même si ça s'atténue un peu dans les dernière années de sa vie.

Je pose la question : que serait-il advenu de HPL s'il avait eu la chance de survivre au-delà de 47 ans ? Il avait été mussolinien dans les années 20, mais nullement hitlérien dans les années 30. Selon ST JOSHI, ses idées politiques, aussi originales que lui-même, avoisinaient un étrange mélange de nationalisme et de socialisme (pas de rapport avec le NSDAP). Il a approuvé la politique sociale de Roosevelt et se préoccupait pour la première fois des maudits de la terre, mais sans renoncer à son identité de wasp et sa méfiance pour la mixité ethnique. J'ai vu bien des individus intelligents étant adultes et très cons vers la fin de leur vie (je pense à Claude Autant-Lara et à ses propos infâmes au sujet de Simone Weil) mais l'inverse est tout aussi vrai : la vieillesse peut procurer la sagesse et se départir des ses préjugés de jeunes cons. Je ne connais que Serge July et autres Edwy Plenel pour avoir été toujours cons à leur époque de 1968 et continuer de l'être en dépit de leur première arthrose.

Alors oui, HPL partageait les préjugés de son milieu social et géographique avant 1924, puis raciste KKK dans les années suivantes, notamment à New-York, lorsqu'il a découvert un univers étranger à son milieu d'origine. Puis plus nuancé dans les années 30. Alors parler du racisme de HPL, c'est juger comme si un individu n'avait jamais le droit de changer d'avis.

Je met quiconque au défi de trouver une de ces œuvres manifestant son racisme, et comment expliquez vous qu'aujourd'hui, des puceaux tant hantés par le retour de la soit disant "petite bêbête qui monte", lui fasse un triomphe ?

Pour l'antisémitisme, la chose est plus complexe -(faut il citer Sonia Greene ou Robert Bloch ?)

A tout prendre, HPL vivait des sentiments de méfiance à l'égard de tout ceux qui n'étaient pas wasp (il est étonnant qu'il ait eu August Derleth pour ami, bien que ce dernier ait été un catholique).

"On peut trouver sans peine des exemples de racisme dans les oeuvres de Lovecraft" dis-tu. Cites moi en quelques uns qui soient vraiment des œuvres majeures. Je ne te parle pas ici de "Horreur à Red Hook", rédigé vers 1925 et qui se situe à l'époque la plus critique du racisme d'HPL, contraint de vivre à New-York aux côtés de voisins orientaux. Je sais que Houellebecq considère "Le cauchemar d'Innsmouth" comme un exemple. Mais il est trop facile de lire entre les lignes : on peut tout aussi bien lire le récit comme fondé sur la frontière incertaine entre l'humain et l'animal, comme dans 'Arthur Jermyn". De plus, à part "L'appel de Cthulhu" qui met en scène des métis du Cap Vert et des canaques océaniens, il faut connaître à l'avance les accusations portées contre HPL pour y voir une forme de racisme. Dans "Celui qui chuchotait dans les ténèbres", l'agent des Fungi est un bon blanc wasp.

Mais HPL est précédé par sa réputation. Donc ce qu'il écrit ne peut nécessairement pour beaucoup qu'exprimer le racisme.