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#1 2008-12-14 10:00:22

Marabunta67
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Atelier d'écriture n° 4 : le cimetière

Et dans la suite des ateliers, ci-dessous le quatrième:

Dans un cimetière de campagne, vous êtes intrigué par une inscription sur une tombe. Une vieille femme en deuil qui jardinait à proximité vous raconte l'histoire...


M. Un peu plus inspiré...


La vie ne m'a jamais intéressé  autant que l'évasion loin de la vie.
HPL.

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#2 2008-12-14 12:48:40

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Re: Atelier d'écriture n° 4 : le cimetière

Et hop, ma version :

'J'aime me promener dans les cimetières les journées d'hiver. Le froid chasse les vivants, la neige parfois vient recouvrir de blancheur laiteuse les allées, les pierres, créant un climat étrange. Tout y est harmonie et calme, quiétude et relâchement. Un cimetière n'est que le lieu de passage des morts vers un au-delà mystérieux. Pour les vivants, c'est un lieu chargé de souvenirs.
De passage chez un vieil ami dans les Vosges, je m'arrêtais sur le chemin du retour dans un petit cimetière ancien que j'avais aperçu en venant. Les pierres tombales semblaient surgies du passé, usées par les ans, tordues, brisées, parfois disparues. Un caveau dominait l'endroit, avec un ange guerrier en façace. Et tout autour, ces dalles grises en granit, parfois noires, surmontées de croix, de fleurs fanées... Errant lentement dans les allées, je posais un regard vide sur les noms, les dates, profitant simplement de la douceur de l'endroit. Les chants de l'hiver me parvenaient de la montagne au-dessus du cimetière. Des grands pins s'élevaient tous ces sons que notre imaginaire tranforme en monstres fantastiques.
Je n'étais pas seul : une vieille femme vêtue de noir s'activait sur une tombe récente, ratissant le gravier autour puis arrosant un bouquet de fleurs fraîches. Son visage était fatigué et sûrement douloureux du souvenir de celui ou celle qu'elle venait d'enterrer. Je passais silencieusement à côté d'elle.
Ayant fait le tour du lieu, j'allais partir quand le caveau attira mon attention. Petite structure à colonnade dans un style grec, il était fermé par une grille noire. L'archange guerrier qui surmontait le petit fronton semblait être un Saint-Michel belliqueux. Mais surtout, le fronton s'ornait de symboles qui n'avaient rien de chrétien... Je les avais étudiés il y a quelques temps. Les choses anciennes m'attiraient, j'aimais découvrir leur histoire, leur passé, c'est sûrement pour celà que j'arpentais les cimetières, essayant de me plonger dans le vécu de ces anonymes identifiés par un nom et des dates...
La vieille femme passa avec son arrosoir et s'arrêta près de moi.
- Ce caveau est maudit, me dit-elle, brisant le silence harmonieux des lieux.
- Pourquoi ?
- Ils avaient pacte lié avec les démons...
Elle avait besoin de parler. Et moi je voulais savoir. Je l'encourageais à poursuivre.
- Dites m'en plus...
- Ils sont quatre là-dedans : Samuel Crociata, sa femme et leurs enfants. On dit qu'il y a peut-être encore d'autres corps mais personne ne sais... Ils vivaient dans une grande demeure au coeur du village. Ils s'y étaient installés il y a de longues années. Au début tout allait bien. Je travaillais pour eux comme cuisinière. Puis, au fil du temps, ils sont devenus bizarres. On disait qu'ils invoquaient les démons. Certaines nuits, on entendait des bruits étranges venant de leur maison... J'avais quitté leur service depuis bien longtemps quand il y eut des disparitions d'enfants. On accusa les Crociata. La gendarmerie mena l'enquête, fit une perquisition, en vain. Mais les disparitions continuèrent. Alors, une nuit, les villageois - mon mari en faisait partie (elle me désigna du menton la tombe qu'elle entrenait) - se rendirent à la grande demeure, clandestinement. Ils enfoncèrent les portes et cherchèrent la famille pour les punir... Mais ce qu'il virent fut au-delà de l'horreur...
Elle marqua une pause. J'étais très intrigué par son histoire suprenante. Une vraie légende des montagnes, avec ses monstres et ses fous.
- ... Une orgie, gigantesque, de démons... Les corps étaient maltraités. Les Crociata s'adonnait à des plaisirs interdits avec des créatures qui ne doivent pas exister. Et avec eux, les enfants disparus, transformés, complètement vidés de leur humanité. Ils ne reconnurent pas leurs pères. Ceux-ci, terrifiés, décidèrent de brûler la batîsse, malgré les exhortations de Samuel. Celui-ci lança alors une terrible malédiction sur ses agresseurs. Et toute la nuit la demeure brûla, jusqu'à ce qu'il n'en reste plus rien...
Elle marqua une nouvelle pause. Il était étonnant à quel point elle racontait cette histoire avec détails et rapidement. Comme si ça s'était passé la veille.
- Pouvez-vous remplir mon arrosoir ? me demanda-t-elle d'une voix plus calme.
- Bien sûr.
Celà fait, je la rejoignis sur la tombe de son mari. Elle reprit sa narration.
- Durant l'enquête de gendarmerie, on ne put rien prouver mais tout le monde savait ce qui s'était passé. On ne retrouva que quatre corps dans les décombres, qui furent inhumés dans ce caveau. Celui-ci avait été bâti par Samuel des années auparavant, comme en prévenance des événements à venir. L'archange a été ajouté plus tard, en gardien de cette famille du diable.
La vieille femme arrosa les abords de la tombe pour ramollir la terre et mieux la ratisser.
- Les disparitions avaient cessés, bien sûr. Mais on ne retrouva jamais ni les enfants ni même leurs cadavres. Aucune trace des actes innommables des Crociata. S'était-on trompé ? Pourtant, durant des années, les villageois se souvinrent de cette nuit et des entités qui s'adonnait à des horreurs... Quand le premier d'entre eux, le maire Winstel, mourut dans son sommeil, personne ne se douta de rien. Jusqu'à qu'on retrouve le caveau ouvert... Tout le monde se souvint de la malédiction. C'est à ce moment que l'archange fut ajouté ainsi que les gros cadenas sur la grille. Mais celà n'arrêta pas les Crociata et, durant les mois qui suivirent, les habitants furent terrassés les uns après les autres. Certains, comme mon mari et moi-même, quittèrent la région pour s'installer en ville. Ceux-là vécurent une longue vie.
- De quoi est mort votre mari ?
- Il voulait revenir une dernière fois dans son village. Il y a passé une nuit et il en est mort...
Je frémis à cette évocation.
- Nous savions que celà se terminerait ainsi. Il a vécu une belle vie, il a payé son crime.
- Mais les Crociata ont eux aussi payés leurs crimes !
- Oui mais à quel prix ? Mon mari était le dernier, la malédiction est levée. Mais c'est un village fantôme à présent. Ni anciens, ni enfants. Samuel et ses démons ont gagnés. Parfois, le mal gagne, que pouvons-nous y faire ?
Elle avait raison. Je la remerciais et m'en retournais. Avant de quitter ce cimetière et ne plus jamais y revenir, je m'arrêtais encore un instant devans le caveau. L'archange semblait fatigué de sa tâche. Quant aux symboles gravés, je me souvenais les avoir étudiés dans le Necronomicon, ce livre intriguant dont j'avais pu me procurer un exemplaire... J'avais toujours pensé à un canular mais je sus à cet instant que d'une part je ne rôderais plus dans les cimetières, et d'autre part je m'empresserais de brûler ce bouquin maudit..."

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#3 2008-12-14 13:31:11

Marabunta67
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Re: Atelier d'écriture n° 4 : le cimetière

J'ai bien aimé ton histoire dans le cimetière, moi j'arrive pas a avancer pour le moment. Ca fait plaisir que tu participe aussi. J'espère que cela va encore en motiver d'autres. J'essayerai aussi de faire une critique plus constructive... sad


La vie ne m'a jamais intéressé  autant que l'évasion loin de la vie.
HPL.

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#4 2008-12-14 16:37:55

Marabunta67
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Re: Atelier d'écriture n° 4 : le cimetière

J'ai beau essayé de pondre quelque chose aujourd'hui, mais rien à faire. Alors j'ai cherché une inspiration dans mes cartons à la cave (eh oui toujours pas aménagé mon bureau!!!) mais je suis tombé sur un livre, enfin un scénario en anglais pour une partie de Jeux de rôles grandeur nature, Appel de Chtulhu... mais pas d'inspiration, alors du coup me suis à le lire, ça passe aussi le temps.


La vie ne m'a jamais intéressé  autant que l'évasion loin de la vie.
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#5 2009-01-20 16:38:11

Yig
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Re: Atelier d'écriture n° 4 : le cimetière

Un détail m'a fait tiquer : le fait qu'une modeste cuisinière emploie des expressions telles que : "exhortations", "s'adonner" etc, et maîtrise aussi bien le passé simple ... sinon, j'aime bien, l'ambiance dans le cimetière, la malédiction ... je planche dessus, je vous soumettrai ma version ... ou pas ...

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#6 2009-02-02 19:45:35

Stazis
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Re: Atelier d'écriture n° 4 : le cimetière

hummm...j'ai commencé à écrire sans savoir ou j'allais et je me suis un peu éloigné...Je poste quand même, soyez gentils avec moi c'est mon premier...sinon je vous boulotte les entrailles smile

Je n'ai jamais aimé rendre visite à ma mère, mais cela me rappelait mes souvenirs d''enfance. Les courses à travers les bois, les chasses à la grenouille près de l'étang, les histoires terrifiantes que s'amusaient à nous contait les vieux du coin. C'est dingue comme les campagnes regorgent de mythes tous plus ridicules les uns que les autres, mais un rien suffit pour nous tirer des hurlements d'effrois durant nos tendres années. Les jours passés enfermés dans le placard ou dans la cave, à cause de quelques vitres brisées, les insultes de mon père ,les coups de ceinturons durant les hivers rigoureux :« ça réchauffe » qu'il disait... Oui, j'aimais bien revenir à mes racines, même si à chaque fois ma chère et tendre marâtre m'obligeait à fleurir la tombe de son mari...Et à revenir avec une pâtisserie de la boulangerie du coin. Je m'étais fait une raison. Et aujourd'hui j'en avais une de plus.

Elle ne mettait plus un pied la bas depuis longtemps...à vrai dire il faut remonter à une époque ou elle m'y emmenait en landau pour rendre un hommage vibrant à ses propres grands parents...autant dire à la préhistoire. Elle avait une peur irrépressible pour cette mégère qui habite dans les bois, allez savoir pourquoi...nous avons exploré ces bois des années durant sans jamais rencontrer âme qui vive, pas de cueilleurs de champignons car ils y étaient tous vénéneux, mais pas de chasseurs car les animaux évitaient l'endroit, pas de bucherons a cause du bois trop frêle et des arbres rachitiques qui disaient-ils dégageaient plus de fumée que de chaleur. Bref la bas nous étions les rois. Enfin moi surtout...C'est sur que je n'avais pas beaucoup d'amis étant jeune. Bref j'étais seul. Mais la vieille était pleine d'enseignements utiles.

Ah j'y suis. Cette grille en fer forgée passe mieux les années que les habitants du village...Toujours les mêmes tombes, les mêmes noms avec parfois le plaisir d'en voir de nouveaux, de ceux qui me cognaient durant les recréations sous l'œil attentif du maitre. Et bien sûr la vieille mégère, toujours à prendre soin de la terre sèche aux herbes rongées et jaunies même durant les beaux jours, à croire que les corps ensevelis l'empoisonnait. Son râteaux n'avait plus de dents, tout comme elle, mais elle continuait vaille que vaille, cachée sous sa loque noire encrassée de croutes de sang plus vieilles que moi, avec son capuchon troué laissant s'échapper les quelques rares touffes de crin grisonnant peuplant son crâne amaigris aux rides intemporelles. Je l'ai toujours connue comme ça, la mort ne veut pas d'elle à première vue.
-Salut l'ancêtre
-T'es en retard garnement, comme toujours, coassa le cadavre ambulant
-Ouais on lui dira, crachais-je...Alors t'as ce que je t'ai demandé?
Je ne sais pas ce qui m'horripilait le plus, le grattement de son outil sur ce sol irradié ou le grincement de ses mâchoires noirâtres...
-Et depuis quand je travaille pour toi? Et gratuitement en plus! T'as pas honte d'exploiter les dernières forces d'une vieille mourante?, réussirent à extraire de sa gorge putride ses cordes vocales fatiguées.
Je ne pus m'empêcher de rire, pensant aux centaines de personne qu'elle avait enterrée alors qu'ils étaient nés après que son dernier chicot ne s'échappe de son infâme gueule.
-Depuis que tu m'as forcé a tuer mon père à coups de pelle et a trainer son corps en bas de l'escalier pour maquiller mon crime.
-Il te battait plus que cette vieille carne qui lui labourait ses champs, ta salope de mère.
-J'avais 10ans bordel!...je ne te remercierais jamais assez.
Nous partîmes d'un rire franc, enfin surtout moi.
-Allez donne moi ça, je passerais te voir bientôt...avec ma futur-ex.
Un éclat apparut au fond de ses yeux opaques, comme à chaque fois . Je lui ramenais depuis longtemps les pauvres folles qui osaient m'accompagner en ces lieux et a qui je leur présentait la vieille comme ma mère. Une manière comme une autre de payer son enseignement  Elle me tendit enfin un petit sac en toile gros comme un pouce.
-Comme tu m'as demandé, avec ça elle y passera dans deux nuits.
-J'espère qu'elle claquera pas sous mon nez, sinon jte fais bouffer tes champignons et ton vieux Livre qui pue!
-gné gné gné, et tu ne seras ni le premier ni le dernier à essayer mon garçon.
Oui, décidément j'aimais bien revenir à la campagne.

Last edited by Stazis (2009-02-02 20:40:07)


Que les sombres Abysses vous soient favorables

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#7 2009-02-06 10:33:07

Marabunta67
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Re: Atelier d'écriture n° 4 : le cimetière

Bonjour,

Petite absence du à mon travail de fou, eh oui même les Sombres Adeptes de la Bête, sont touchés par la CRISE.
Mais Stazis, ton petit texte m'a donné du plaisir, je le relirai plus tranquillement chez moi. Les Ateliers vont reprendre dès ce week-end.

Amicalement.
M. Sur le retour.


La vie ne m'a jamais intéressé  autant que l'évasion loin de la vie.
HPL.

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#8 2009-03-01 11:32:28

Stazis
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Registered: 2009-02-01
Posts: 98

Re: Atelier d'écriture n° 4 : le cimetière

Vivement que les ateliers reprennent, j'ai gratté une autre bafouille inspirée de ma courte présentation. Mais si on me pousse pas je remiserai encore la plume dans son encrier. /
Des avis ou critiques sur mon texte ci dessus?


Que les sombres Abysses vous soient favorables

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