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#1 2009-09-17 14:23:34

Blue Jenkin
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Registered: 2009-09-15
Posts: 3

Atelier d'écriture n° 5 : écriture collective

## Le but est de poursuivre chacun son tour le récit dans le respect des paragraphes précédents##


## EDIT:  Il faudrait au moins une troisième personne pour faire avancer l'histoire et éviter l'effet ping-pong.
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Voilà plus de trente ans que j’ai voué ma vie à la plus extrême solitude, reclus en une misérable soupente au pied d’un colossal mont de granit. L’inéluctable engourdissement de mes sens fait peu à peu disparaître ce qui restait d’humain en moi, si bien que j’ai l’espoir d’être un jour une pierre parmi les rochers avoisinants. Il est cependant des images, des sons, des odeurs, qui sont tant incrustés en mon être que je crains leur tourmente, fussé-je réduit à l’état de poussières.
Si pour moi la fuite est vaine, si pour quiconque le combat est perdu d’avance, il ne me reste qu’à officier ma dernière messe sur cet autel de papier, à faire usage de mon ultime soupçon d’humanité pour tenter d’alarmer qui peut l’être. J’ai peu d’espoir de provoquer quelque réaction, sinon un rire nerveux ou une incrédulité peinée. Mais peut-être enfin sera-t-il d’un quelconque soulagement d’avoir fait le peu que je puisse faire avant de m’endormir.

C’est en juillet mille neuf cent soixante-seize, à l’aube de mes vingt-trois ans que ma vie casanière se mua en fuite effrénée vers le lointain, vers le seul salut possible. J’étais alors étudiant à l’université de Trèves. J’entamais, confiant, une thèse sur les influences germaniques, latines et celtiques dans le style architectural de la Rhénanie.
Ma mansarde était dotée d’une double exposition qui me permettait, quand l’inspiration venait à manquer, de jeter un œil tantôt à la titanesque porta nigra, la porte noire, maintenant au cœur de la ville, tantôt au cours silencieux du serpent noir de Trèves : la Moselle. D’un côté s’imposait la noirceur des blocs qu’une volonté – malsaine sans doute – avait voulu ériger. De l’autre, plus noire, plus imperturbable, plus imposante, la Moselle cheminait là, depuis des temps immémoriaux. Ainsi entouré d’obscurité, je trouvais un terrain fertile pour les idées les plus saugrenues, celles qui feraient le succès de ma thèse.

C’est alors que commencèrent les rêves.

Last edited by Blue Jenkin (2009-09-20 12:30:18)


Méfie-toi des eaux fhtagnantes...

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#2 2009-09-17 15:37:18

admin
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Re: Atelier d'écriture n° 5 : écriture collective

Au début, ce ne fut que suites désordonnées de scènes étranges et surréalistes, qui menaient mon esprit assoupi au portes d'un monde énigmatique qui, dans une certaine mesure, n'était pas sans rappeler les oeuvres de M.C. Esher dans ce qu'elles ont de plus fascinant et tortueux... Durant plusieurs nuit, je voyais ainsi à travers des paysages éthérés, des ciels profonds et des terres lointaines et indiscernables. Je ne me formalisais pas puisque celà ne m'empêchait nullement de passer de bonnes nuits, et mes souvenirs au réveil étaient assez flous et fragmentaires...

Plusieurs semaines passèrent, durant lesquelles je me plongeais corps, coeur, âme et esprit dans ma thèse, porté par une énergie fort positive. J'avais déniché dans les bibliothèques d'excellents ouvrages sur l'architecture qui m'intéressait et je ne me lassais plus de les parcourir en tous sens, à la recherche à tout moment de la phrase, de l'élément indispensable à ma réadaction.

Celà m'occupait - m'obsédait, devrais-je dire - à un point tel que peu à peu je me coupais de mes fréquentations. Celles-ci ne se formalisais guère, ne voyant dans mon attitude que l'objet d'un travail étudiant intense et nécessaire. Quelques mois, tout au plus, et j'en aurais finis avec ce grand oeuvre... Alors même que ma vie sociale se réduisait telle une peau de chagrin, mes rêves devenaient plus persistants et plus... réels. Est-ce le mot qui convient pour un rêve ? Et s'agissait-il de rêves ? N'étais-je aps en train de decsendre dans les abîmes torturées du cauchemar ?

Si mon inconscient continuait à traverser des cieux flamboyants et lumineux, les pays loinatins que je parcourais prenaient peu à peu corps, devenant de grandes étendues sèches et craquelées de désert ou des marais humide et chauds. Des arbres aux formes interdites émergeaient des sols, des architectures ancestrales se bâtissaient par la force d'un million d'esprits délirants, des mers vivantes happaient de leurs eaux noires des plages de cailloux de glace, enfin des formes de vie animale mais indéniablement dégénérées semblait quitter la tanière d'un sol gluant pour conquérir ces terres inquiétantes.

D'animaux, les créatures devinrent sapiens, mais pas humains. Des reptiloïdes, des insectoïdes, des monstres engendrés par la démence. Ma démence ? Certainement... Chaque matin, thèse, Trèves, Moselle me semblait un peu plus abtraits. De mon énergie créative ne subsistait peu à peu plus qu'une énergie maladive et négative. Etais-je le rêve ou initiais-je le rêve ? La frontière des sens et des sensations s'estompais peu à peu.

Et une nuit, j'atteignis la porte. Grande, noire, dressées dans une terre grise et basaltique. Une porte seule, qui chantait, ou pleurait, qui gémissait les mille et une prières de l'oublie, les milliards de nom du chaos qui l'avait forgé... Une porte noire qui s'insinua dans ma tête et m'incita à la franchir. Au-delà de son seuil, l'horreur d'un univers aveugla mes yeux fous...

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#3 2009-09-30 23:08:45

Stazis
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Posts: 98

Re: Atelier d'écriture n° 5 : écriture collective

# Ca n'avance plus la...si c'est mon texte qui vous a bloqué pour quelque raison, vous pouvez supprimer, je ne m'en formaliserais pas #

Je ne puis retranscrire en mot intelligible ce que je vis alors. Est ce ma mémoire qui me joue des tours, ou plutôt mon inconscient qui refuse la vue de l'esprit? Les terres ravagées et fumantes que j'entrevis, parcourues d'êtres indescriptibles à la démarche hasardeuse sont elles issues de mon imagination, et sinon que sont elles? Ces visions sont trop réelles pour en incomber la faute a mon seul subconscient.

Toujours est il que je me réveilla ce matin là, la tête lourde autant que l'âme. Je m'interrogeais, ces lieux avaient ils sur moi une réelle emprise ou me trouves-je à une obscure intersection de mon destin, me priant de choisir entre le chaos de mes sombres rêves ou la clair réalité que nous impose notre société et notre conscience? Devais je tourner les talons et fuir ce lieu qui prenait sur moi une emprise telle que j'en venais a douter des rêves et de la réalité?

Je balayais ces interrogations en décidant de m'astreindre des exercices de relaxation avant le coucher, car certainement la pression de ma thèse et ses répercussions sur mon avenir pesaient trop.

Attablé devant la fenêtre une tasse de thé fumante entre les mains, parcourant du regard le jardin de la demeure, je me sentis rasséréné. La douce chaleur du soleil matinal aura tôt fait de balayer ces pensées, et je me replongerais alors dans mes études.

Certainement une dépression aura amené tant de nuages qu'il me cachent les rayons du soleil, car de chaleur point il n'y avait. Je ne nota qu'inconsciemment que le nid aménagé dans le jardin était ce matin la vide, alors que la veille les oisillons pépiaient à tout va pour leur pitance. De même les fleurs me paraissaient moins éclatantes, voir même ternes, les arbres fruitiers auraient été dévorés cette nuit là, car les branches auparavant croulantes sous le poids de leur fruit semblaient maintenant vierges, ainsi que l'herbe au vert éclatant, qui hier encore semblait presque irréel, avait du subir les ravages du soleil, car a l'œil on aurait juré que le moindre pas les réduiraient en poussières...comme dans mes rêves.
Je jetais ma tasse à travers la fenêtre...

Last edited by Stazis (2009-10-14 17:53:26)


Que les sombres Abysses vous soient favorables

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